Filmographie :
2010 : Sauvage (long-métrage)
2003 : Au sud des nuages (long-métrage)
1993 : L’écrivain public (long-métrage)
1988 : La Méridienne (long-métrage)
Les mécanismes du malentendu nourrissent chacune de mes fictions. Pour « SAUVAGE », tout est parti d’une scène vécue dans un restaurant lausannois. La serveuse qui est venue ce soir-là prendre la commande avait une vingtaine d’années. Je lui ai demandé: « Tu es Tina? ». Elle ne m’a pas répondu mais, d’un léger sourire, a paru acquiescer. En réalité, je m’étais trompé. Je l’avais prise pour la fille d’une femme avec qui j’avais vécu quinze ans plus tôt et qui avait alors 7 ou 8 ans. J’avais pensé que cette petite fille, que je n’avais jamais revue depuis, était devenue cette jeune femme qui se tenait là, devant moi. Au moment de régler l’addition, je l’ai interrogée à nouveau: « Tu es bien Tina?! ». Et là, clairement, elle m’a répondu que ce n’était pas le cas. Aussi, pendant ce repas, avais-je échafaudé tout un scénario peut-être inspiré par une forme de culpabilité. Quand on se sent coupable — à tort ou à raison, d’ailleurs —, on imagine des choses. On se fait son « petit cinéma »…